Anouar Brahem : oud
Richard Galliano : accordéon
François Couturier : piano, synthétiseurs
Jean Marc Larché : saxophone soprano
Béchir Selmi : violon
Palle Danielsson : contrebasse
Jon Christensen : batterie
Comme un départ
L'infini jour
Souffle un vent de sable
Regard de mouette
Sur l'infini bleu
Claquent les voiles
Vague
E la nave va
Aïn ghazel
Khomsa
Seule
Nouvelle vague
En robe d'olivier
Des rayons et des ombres
Un sentier d'alliance
Contexte
Khomsa est un ancien prénom féminin qui signifie "les cinq doigts de la main" ; c'est aussi le symbole de la chance dans la tradition des bédouins tunisiens. C'est, en outre, le nom de l'héroïne du film de Nouri Bouzid, Bazness, film dont Anouar Brahem a composé la musique originale.
Depuis ses trois précédents disques pour ECM, Anouar Brahem s'est affirmé comme l'un des tous meilleurs interprètes de la musique tunisienne autant que de l'ensemble de la tradition musicale panislamique ; et ce talent se double d'une capacité d'improvisation exceptionnelle. A l'intérieur même de son pays, Anouar Brahem a déjà une longue histoire de compositeur pour le théâtre et le cinéma. Et Khomsa reprend certaines de ses compositions écrites depuis près de dix ans. Et Anouar Brahem d'ajouter : "Ces pièces sont restées en moi comme une série de brèves sensations promptes à se mettre en vibration."
Les références cinématographiques sont clairement établies dès la lecture des certains des titres du disque : Nouvelle Vague, E La Nave Va, qui font explicitement mention des films de Godard et Fellini. Même chose pour Regard de Mouette, titre d'un film de Kalthoum Bornaz et Aïn Ghazel (L'œil de la gazelle), premier film de l'histoire du cinéma tunisie et surtout film de 1924 redécouvert et restauré tout récemment.
Khomsa rassemble des musiciens très divers : aux côtés de certains compagnons de longue date de Brahem comme Béchir Selmi, François Couturier et Jean Marc Larché, on trouve de nouveaux venus comme Richard Galliano, Jon Christensen et Palle Danielsson.
Khomsa permet à Anouar Brahem de poursuivre sur la voie qu'il s'est tracée, à savoir un univers musical fait de tradition et de rencontres à tendances multiples pour créer une musique universelle.
Réactions de la presse
Après "Conte de l'incroyable amour", un album exceptionnel par sa délicatesse, Anouar Brahem, subtil joueur de luth, scelle aujourd'hui les noces des cordes et du souffle, avec l'accordéoniste de jazz, Richard Galliano [...]. Musique savante, travaillée à l'extrême, musclée par la virtuosité badine de Galliano, Franco-Italien prolixe que l'art du silence à l'orientale fascine. [...] Cet insolite "Khomsa" prolonge, en l'intégrant au jazz, la tradition savante et cosmopolite de la musique d'Afrique du Nord.
Divine Surprise ! [...] On se laisse progressivement envahir, hypnotiser, par une grâce mélodique, un lyrisme d'horizon tremblé. [...] impression dominante et délicieuse de voyage immobile, tout en passages secrets, en timbres inédits, en fins suspendues.
Il peint en poète des paysages aux fines harmonies, et dont les improvisations révèlent des décors insoupçonnés, aux résonances andalouses, jazz, ouest-africaines... Anouar Brahem communique à son art sa sensibilité exacerbée, pour engendrer une beauté vulnérable et troublante.
I'm sure to say that it is one of the great records of the year. In its unique deployment of influences and instrumentation it is also unobtrusively ground-breaking [...] Brahem is at the forefront of jazz because he is far beyond it.
On stage or screen, music often plays a subordinate role to the visual drama before us. Taken alone many sound-track recordings are not really that interesting. Our reviewer T.W. suggests the work of one Tunisian artist, maybe an exception, Anouar Brahem has created original scores that T.W. thinks work well all on their own. [...] He draws on both European and Arab musical traditions in songs that elude to the long complicated history of colonial ties between the two continents. The tender melody of "E la nave va" recalls the sweet simple works of French composer Eric Satie [...] Brahem evocative compositions make this album more compelling than the soundtrack of mere incidental music. In Brahem theatre of the mind there is no need for actors or projectors to light the mind's eye.
His fourth album for Manfred Eicher's German label, it's a strong follow-up to last year's Jan Garbarek / Shaukat Hussain "Madar" collaboration. Brahem uses his cast in different combinations, orchestrating alluring and confounding pieces that leave his listener wondering: is this old, new or other world music? [...] The compositions regulary offer room for improvisation and with rhythms that take advantage of the jazz potential here [...] In Brahem's hand, the oud is a magical instrument, played with delicacy and great proficiency.
Après un duo avec le saxophoniste Jan Garbarek l'an dernier - une réussite commerciale et surtout un bijou de fusion transculturelle -, Anouar Brahem revient avec un nouveau CD. "Khomsa" rassemble de magnifiques musiques de films ou de pièces de théâtre tunisiens, composées ces dix dernières années.
Brahem erweist sich dabei einmal mehr als kluger Erzählstratege, ganz zu schweigen von seinem Können auf der arabischen Kurzhalslaute. Brahem, der auf seinen ersten ECM-Veröffentlichungen neue Möglichkeiten auslotete, präsentiert sich hier als Filmmusiker, dessen Arbeit Ähnlichkeiten mit denen Elena Karaindrous für die Angelopoulos-Filme aufweist.
Distinctions
Choc, "Le Monde la Musique" (France)
4★, "Down Beat" (États-Unis)
4★, "The Guardian" (Royaume-Uni)